Sans Titre #1 – Jaan Kask

 

J’ai appris à haïr le goût de la poussière,

Celle dans laquelle je me complaisais encore hier,

Espérant qu’on me relève si je tombe,

Être un assisté jusqu’à la tombe.

 

Les genoux en lambeaux, les mains en sang,

Plus ardu de se relever, la chute se répétant,

Plus aisé de quitter le sol,

Une fois qu’on a appris à le faire seul.

 

Fou est celui qui n’a besoin de personne,

C’est une excuse pour ne devoir rien à personne,

Mais faible celui qui nécessite toujours quelqu’un,

Qu’on doit toujours prendre par la main comme un gamin.

 

Accepter une main tendue est une chose,

Une preuve de confiance, d’humilité que l’on ose,

Mais réclamer, faire exprès de rechuter,

Afin qu’on vienne nous relever, finit toujours par agacer.