L’Hivernale – Jaan Kask

Sortir et se faire mordre,

Par un baiser glacial,

Qui les mal-vêtus rappelle à l’ordre,

À la faible lumière matinale.

Quand la nuit ronge le jour,

À la lumière froide et blafarde,

Du soleil sur le blanc velours,

Qui les yeux nous poignarde.

Les mains engourdies, pétrifiées,

Les oreilles rougies et sifflantes,

Les chaussettes glacées et trempées,

les lèvres en lambeaux et tremblantes.

Le plaisir de se retrouver au chaud,

Chez soi, chez l’autre ou ailleurs,

Retirer son gros manteau,

Se réjouir des jours meilleurs.